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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 15:18

Poème de Samuel Taylor Coleridge

 

Xanadu

 

 

   En Xanadu donc Koubla Khan

Se fit édifier un fastueux palais:

Là où le fleuve Alphée, aux eaux sacrées, allait,

Par de sombres abîmes à l’homme insondables,

Se précipiter dans une mer sans soleil.

Plus de vingt mille hectares de fertiles terres

Furent ainsi de tours et de hauts murs enclos:

Et c’étaient, irisés de sinueux ruisseaux,

Des jardins où croissait l’arbre porteur d’encens;

Et c’étaient des forêts de l’âge des collines,

De verdure encerclant les taches du soleil.

Voyez ! ce romantique et profond gouffre,

ouvert Au flanc du vert coteau,

sous l’ombrage des cèdres! Lieu sauvage !

le plus riche en enchantements

Qui jamais sous la lune en déclin fut hanté

Par femme lamentant pour le démon qu’elle aime!

Et de ce gouffre, avec un bouillonnant tumulte,

Comme si, lourdement, la terre haletait,

Par instants jaillissait, puissante, une fontaine :

Et, dans l’explosion du flot intermittent,

D’énormes rocs sautaient, rebondissante grêle

Tel le grain sous les coups du fléau du batteur;

Et, parmi l’incessant fracas des rocs dansants,

Par instants jaillissait la rivière sacrée.

Sur cinq miles traçant de fantasques méandres

À travers bois et val se lançait l’eau sacrée

Qui, gagnant les abîmes à l’homme insondables,

En tumulte sombrait vers un océan mort;

Et Koubla entendit, au loin, dans ce tumulte,

De ses aïeux les voix prophétisant la guerre!

Du palais de plaisance l’ombre

Au milieu du courant sur les vagues flottait;

Là où l’on entendait les rumeurs confondues

De la fontaine et des abîmes.

Oui, c’était un miracle d’un rare dessein,

Ce palais au soleil sur l’abîme glacé!

La Demoiselle au Tympanon,

En songe, une fois, m’apparut:

C’était une vierge abyssine

Qui de son tympanon jouait En chantant le Mont Abora.

Si, en moi, je pouvais revivre Sa symphonie et sa chanson,

Je serais ravi en délices si profonds Qu’avec musique grave et longue,

Certes, je bâtirais, dans les airs de ce palais:

Ce palais au soleil! ces abîmes de glace!

Alors tous ceux qui entendraient là les verraient,

Et tous de s’écrier: Arrière! arrière! arrière! Ses yeux étincelants, ses longs cheveux flottants!

Trois fois, tissez un cercle autour de celui-ci,

Fermez les yeux, frappés d’une terreur sacrée:

Car il s’est nourri de miellée, Et il a bu le lait, le lait de Paradis.

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